Croix de Guerre 14/18
Bénéficiaires
Obtention
Distinction
Fourragère
Cérémonial
Particularités
CROIX de GUERRE 14/18 :
HISTORIQUE :
Au début de la guerre de 1914-1918, le besoin s'est fait sentir de créer
une
récompense pour les combattants courageux qui obtenaient une citation.
En effet, les distinctions de l'époque : Légion d'Honneur et Médaille Militaire
ne répondaient pas à cette préoccupation. C'est ainsi que Maurice Barrès
demandait "la création d'une nouvelle récompense militaire, d'une médaille,
pour que le chef puisse décorer ses plus braves soldats sur le champs de
bataille après chaque affaire".
Le député Bonnefous et plusieurs de ses
collègues déposèrent le 23 décembre 1914, une proposition de loi tendant à
instituer pour les combattants, une médaille dite de la "Valeur Militaire"
destiné à commémorer les citations individuelles.
Le 28 janvier 1915, le député Driant, rapporteur de la commission de
l'armée, remit un rapport favorable à la création d'un ordre récompensant la
Valeur Militaire, mais en lui donnant un nom bref, qui sonne fièrement et
qui, à lui seul, exclue la faveur et l'ancienneté... Appelons cette
nouvelle décoration, "la Croix de Guerre", devait-il conclure.
BÉNÉFICIAIRES :
La Croix de Guerre commémore depuis le début des hostilités, les citations
individuelles pour faits de guerre. Elle récompense les militaires, mais
aussi les civils et les personnels militarisés.
Le décret d'application, pris le 23 avril 1915, précise en particulier que
la Croix de guerre peut-être remise, sur leur demande, aux parents des
bénéficiaires décédés.
CONDITIONS D'OBTENTION :
Les faits de guerre du premier conflit mondial ont été récompensés par des
citations à l'ordre au début des hostilités, puis par des citations avec
Croix de guerre à partir du 8 avril 1915.
Une commission présidée par le Maréchal Fayolle s'est assurée que tous les
combattants de la Grande guerre avaient bien reçu la récompense de leurs
exploits et a décidé qu'il ne serait plus accordé de telles distinctions à
partir du 18 octobre 1921.
Néanmoins, et ces règles sont valables pour
toutes
les citations des différents conflits, ceux qui reçoivent actuellement la
médaille des évadés, peuvent obtenir une citation accompagnant cette
distinction et les invalides cités à l'occasion de leur blessure voient la
citation correspondante élevée à l'ordre de l'armée lorsqu'ils reçoivent la
Médaille Militaire ou la Légion d'Honneur.
LA DISTINCTION :
Ruban : vert avec liseré rouge à chaque bord et comptant cinq bandes
rouges verticales.
Médaille : croix en bronze florentin due au sculpteur Bartholomé, à quatre
branches avec entre elles deux épées croisées. A l'avers, au centre, une
tête de la République coiffée du bonnet phrygien ornée d'une couronne de
laurier avec la légende "République Française". Au revers : la Croix de
guerre portait à l'origine la mention "1914-1915", puis la guerre se
prolongeant, ce millésime fut successivement modifié et remplacé par
"1914-1916", "1914-1917" et enfin "1914-1918", celui qui figure sur les
croix attribuées les dernières, c'est à dire après la cessation des
conflits.
- Citations :
-
Armée : Palme en bronze en forme de branche de laurier ;
- Corps
d'Armée : Étoile de vermeil ;
- Division : Étoile en argent ;
- Brigade
Régiment : Étoile de bronze.
A noter que plusieurs citations obtenues pour des faits différents se
distinguent par autant d'étoiles ou de palmes. Par contre, une palme
d'argent remplace cinq palmes de bronze.
LA FOURRAGÈRE de la CROIX de GUERRE :
Fourragère : après la commémoration officielle des citations individuelles
par la création de la Croix de guerre apparut la nécessité de créer un
insigne pour commémorer les citations collectives obtenues par les unités
combattantes. Ce fut chose faite par une circulaire du 21 avril 1916 créant
la fourragère. Vieille institution de la cavalerie, c'était à l'origine une
corde à fourrage destinée à maintenir en place les coiffures monumentales
des cavaliers.
Tous les cadres et les hommes d'une unité citée deux ou trois fois à l'ordre
de l'armée ou ayant pris un drapeau à l'ennemi, furent autorisés à porter
sur l'uniforme, cette fourragère aux couleurs de la Croix de guerre, verte
mouchetée de rouge.
Une autre décision vint conférer la croix et la
fourragère aux drapeaux et étendards des unités ayant reçu ces récompenses.
CÉRÉMONIAL de RÉCEPTION :
L'attribution de la croix de guerre ne s'accompagne d'aucun cérémonial
obligatoire. La remise à l'intéressé d'un extrait de l'ordre le citant
suffit à établir ses droits au port de cette distinction.
Si la croix est remise au cours d'une prise d'armes, le récipiendaire vient
se ranger dix pas en avant du drapeau.
Le commandant des troupes commande le
"Garde-à-vous".
L'autorité chargée de la remise fait ouvrir le ban et
prononce après avoir indiqué le grade, le nom et le prénom du récipiendaire,
la formule suivante :
"Au nom du ministre de la Défense, nous vous décernons
la croix de guerre 1914-1918 pour les motifs suivants..." lecture du texte
de la citation.
Après la remise, ladite autorité fait fermer le ban.
PARTICULARITÉS :
Les procédures de régularisation ou d'homologation de citation sont
possibles chaque fois que les personnels concernés détiennent des documents
administratifs probants, mais quelle que soit la période considérée un même
fait de guerre ne peut donner lieu à l'attribution de plusieurs citations.
A noter qu'en octobre 1917, la Croix de guerre fut attribuée à une ville,
pour la première fois à l'initiative du ministre de la guerre Paul Painlevé.
Il s'agit de la ville de Dunkerque.
D'autres suivirent jusqu'en 1930.
Il en
fut de même pour les grands corps de l'État, la préfecture de police, le
barreau de Paris, les universités et presque toutes les grandes écoles, en
raison des sacrifices consentis.
La Croix de guerre du capitaine Georges Guynemer, héros légendaire de
l'aviation française, est exposée à l'hôtel de ville du Bourget, en
Seine-Saint-Denis.
Signalons en outre que cette ville est décorée de la
Croix de guerre 1939-1945.
L'association nationale des Croix de guerre et de la Valeur Militaire à son
siège social à l'Hôtel National des Invalides 4, boulevard des Invalides à
Paris (75007).