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LES FOURRAGÈRES & AIGUILLETTES :




  HISTORIQUE :  Début

Elle remonte à la fin du XVI siècle. Simple corde à fourrage portée autour de l'épaule par les dragons autrichiens sans ferrets. La corde était en chanvre agrémentée de gros nœuds et tressée aux extrémités (nommées raquettes).

Napoléon 1er lui donna l'appellation de fourragère aux couleurs différentes; hussards en jaune et artilleurs en rouge.

Attribut supprimé à la fin de la guerre de 1870. Mais en 1914, les notions de fourragères et d'aiguillettes se confondent.

L'armée française en 1914, reste la seule à usiter ce terme (dictionnaire Armée de Terre du Général Bardin) pour des raisons particulières :

Aiguillettes :

Or ou Argent portées sur l'épaule droite est l'attribut des officiers d'état major.

En 1916, l'ornement d'épaule gauche en forme d'aiguillette simplifiée sera attribué aux unités les plus méritantes.


En avril 1916, une décision ministérielle entérinait la fourragère telle que nous la connaissons.

Cet insigne de distinction honorifique permanent est accordé définitivement aux unités militaires.

Elle était attribuée de droit à tous les militaires composant cette unité décorée durant la période d'affectation dans la-dit'unité.

 


  DESCRIPTION :  Début

Aiguillettes :

Les aiguillettes ne sont pas une décoration mais une passementerie.

Jusqu'au début du XVI siècle, elles servaient d'instruments d'attache des vêtements ou des pièces d'armures.

La caractéristique étant l'enveloppe métallique à l'extrémité du cordon d'attache qui ressemble fort aux aiguilles métalliques de lacets de chaussures.

Au fil du temps, les aiguillettes ont pu remettre en mémoire, le souvenir des cordes à fourrage ou celle liant les malfaiteurs utilisée en pendaison.

D'où cette subtile anecdote non vérifiée : Le duc d'Albe nommé gouverneur des Pays-Bas par Philippe II d'Espagne se plaignant d'un corps de Flamands, décida de punir les fautes par la corde.
Les Flamands voulant prouver leur force portèrent sur l'épaule une corde et un clou pour rendre plus facile l'exécution de l'ordre.
Une conduite brillante devant l'ennemi transforma cette corde de passementerie en marque honorifique.

Fourragère simple :

Texte d'origine annexé par la circulaire du 21 avril 1916, elle se compose d'un cordon rond et natté partiellement de trois brins terminés par un nœud et un ferret. Les fils sont en coton de 6 millimètres de diamètres. Le cordon, avant d'être natté, est de 3,15 m. A l'extrémité supérieure de la fourragère, une languette cousue de 25 mm de large sur 35 mm de hauteur porte une boutonnière en son milieu. A 7 cm de la languette, commence la natte (57 cm environ). A 7 cm de la fin de la natte, est fixé dans le cordon, une ganse à trois branches (1 mm de diamètre en laine ou coton de 60 mm de circonférence). Puis à 7 mm, le cordon forme un nœud de quatre tours, de 35 mm de hauteur. Puis 5 cm plus bas, est cousu un ferret en métal de 65 mm.

Fourragère double :

Évoquée dans une circulaire du 11 septembre 1918 et décrite définitivement le 30 mai 1919, elle est constituée des mêmes éléments que la fourragère simple avec cependant quelques différences ; le cordon de 4,80 m se termine par un trèfle au lieu d'une languette. La partie nattée est plus longue (77 cm) et sous le trèfle, "part" un volant ou tour de bras de 70 cm de développement. La branche supérieure semblable à une fourragère simple est plus courte dans sa partie nattée (40 cm au lieu de 57 cm). La fourragère double est donc à deux ferrets, deux branches et un tour de bras.

Fourragère de la Légion d'Honneur :

Cordon tressé à la couleur rouge de la médaille et faisant partie intégrante de l'uniforme.

Fourragère de la Médaille Militaire :

Cordon tressé à la couleur de la médaille, jaune et verte.

Fourragère de la Croix de Guerre 1914-1918 ou 1939-1945 :

Destinée pour commémorer les citations collectives obtenues par les unités combattantes (décret de 1916), c'est un cordon tressé (plus vert que rouge) pour 1914-1918 et (plus rouge que vert) pour 1939-1945. La première fourragère (verte et rouge) couleur de la Croix de Guerre est crée par circulaire ministérielle du 21 avril 1916 et le 1 et 4 juin 1916 pour la Marine.

Fourragère de la Croix de la Libération :

Récente, elle fût créée le 23 février 1996 et se compose d'un cordon rond aux couleurs de la médaille (vert et noir). L'une des extrémités en forme de trèfle, et l'autre avec un ferret et d'un coulant de métal (or ou argent). L'insigne de la Croix de la Libération (format réduit au tiers) est fixé entre le ferret et le nœud.

Fourragère de la Croix de Guerre et des Théâtres et Opérations Extérieures :

Cordon tressé aux couleurs de la Croix de Guerre des T.O.E. (bleu et rouge).

 


  LE PORT (AIGUILLETTES ET FOURRAGERES) :  Début

Les aiguillettes sont de nos jours réservées à certaines catégories.

Tresses de couleur agrémentées d'un gland de même couleur et terminées chacune par un ferret.

La fourragère se porte attachée sous la patte d'épaule gauche au moyen d'un bouton (en os ou en zinc), en passant sous et sur le bras.

Tenue de campagne :
la fourragère fait le tour du bras gauche et est agrafée au bouton à l'aide de la ganse formant anneau.

Tenue de sortie :
la fourragère fait également le tour du bras gauche, mais est agrafée au second bouton de l'uniforme (texte du 21 avril 1916).

 


  OBTENTION D'UNE FOURRAGERE :  Début

Une circulaire ministérielle datant de 1916 prévoyait des attributions supplémentaires jamais attribuées à ce jour (avril 2001) :

 


 LES PARTICULARITES (FERRETS ET COULANT) :  Début

Le ferret :

Selon un texte du 21 avril 1916, le ferret de la fourragère est en métal uni dans la couleur des galons de grade.

Soit, doré ou argenté selon l'arme en référence des officiers et sous-officiers.

Une note du 18 septembre 1917 fait mention de cinq couleurs : doré, argenté, bleu, kaki et vert.

Ces trois dernières couleurs sont attribuées aux hommes de troupe selon leur habillement.

Ces ferrets sont assez méconnus. Il semblerait que la durée d'existence se soit limitée à la guerre pour le port de la fourragère en tenue de campagne.

Les ferrets "teintés" par vernis et astiqués après l'Armistice ont repris leur couleur d'origine.

Le coulant :

Selon un additif du 25 juillet 1916, les officiers et hommes de troupe affectés dans un nouveau corps peuvent porter à titre individuel la fourragère attribuée dans l'ancien corps.

Un "coulant" placé au-dessus du ferret, portera le numéro en métal du corps d'origine.

Ce coulant est décrit (12 octobre 1916) en laiton de forme ovale et lisse (15 mm de haut, 11 mm de diamètre) avec des extrémités légèrement évasées et terminées en brides plates avec branches dentelées.

La partie lisse étant réservée à l'inscription en abrégé du corps d'origine (numéros et lettres).

 


  FANTAISIES :  Début

Certains officiers et sous-officiers dès l'origine arboraient des fourragères différentes des réglementaires pour diverses raisons:

qualité du cordon (soie ou gaine de soie) et extrémités en trèfles

enjolivée par plusieurs volants

richesse du ferret et de son coulant ciselés de motifs aux emblèmes militaires (dorés/argentés).

Les réductions lors de tenues civiles :

Les anciens combattants (guerre 1914/1918) titulaires d'une fourragère à titre personnel ont pris accoutumance (textes officiels inexistants) d'adapter cette dernière en modèle réduit fixé à la barrette d'attache de la Croix de guerre.

Cette fourragère "modèle réduit" doit pouvoir répondre à une attestation délivrée par le chef de Corps.

En son centre, figure le numéro ou l'insigne réduit du corps au titre duquel le bénéfice leur en a été attribué.

 


  CITATIONS :  Début

Au titre de la Grande Guerre, près de 780 fourragères furent attribuées.

Légion d'Honneur et Croix de Guerre,

Au régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE),
le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM).

Légion d'Honneur,

Infanterie, 8è, 23è, 26è, 152è et 153è RI,
Bataillons de chasseurs, 6è, 8è, 16è et 30è BCP et 27è BCA,
Corps d'infanterie en Afrique, 3è, 4è, 8è et 9è
Zouaves ; 2è, 4è et 7è
Tirailleurs ; 4è RMZT et 3è BMILA,
Régiment d'infanterie coloniale, le 43è,
Régiment d'artillerie de campagne, le 61è,
le bataillon des fusiliers marins.

Médaille Militaire,

129 unités de décorées.

Croix de Guerre,

600 unités de décorées.