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  Légion d'Honneur       Bénéficiaires     Distinction     Fourragère     Cérémonial     Ordre  
Grand Croix de la Légion d'Honneur Commandeur de la Légion d'Honneur




ORDRE NATIONAL DE LA LEGION D'HONNEUR :  Début

Bien qu'il s'agisse d'une étoile, la Légion d'Honneur est familièrement appelée la « Croix des Braves »


  HISTORIQUE :  Début

La Révolution ayant aboli les Ordres et décorations de l'Ancien Régime, seul l'Ordre de Saint-Louis avait été préservé pour peu de temps sous l'appellation de Décoration Militaire.

Supprimée à son tour le 15 octobre 1792.

La Convention afin de récompenser les actes de bravoures, offrait des armes.

En rentrant d'Orient, Bonaparte et ses généraux instituèrent le système en créant les « armes d'honneurs ». Armes de luxe, gravées au nom du bénéficiaire et accompagnées d'un brevet.

Le premier annuaire de l'Ordre date de 1805 (1799 légionnaires recensés).

Le projet du nouveau Consul associé à Lebrun et Cambacérès soulevait des réticences. Bonaparte grâce à son intervention fit admettre le 29 floréal An X (19 mai 1802) une Légion d'Honneur divisée en « Cohortes » et destinée à récompenser les services et les vertus des militaires mais aussi des civils.

La première promotion eut lieu le 24 septembre 1803.

L'organisation au début, est de type militaire et possède des biens nationaux. Ces biens sont remis aux cohortes (15 puis 16) de légionnaires appelées à devenir des chef-lieu de province. Elles sont divisées en arrondissements qui correspondent aux départements. Chaque chef-lieu doit posséder un hospice pour les vieux soldats et les blessés de guerre. Chaque cohorte est dirigée par un général assisté de 7 grands officiers, 20 commandants, 30 officiers et 350 légionnaires. Chacun porte serment et reçoit un traitement prélevé sur les biens de la cohorte :

5.000 francs pour un grand officier,

2.000 francs pour un commandant,

1.000 francs pour un officier,

250 francs pour un légionnaire.

Mais, les Cohortes seront dissoutes car propriétaires de biens fonciers (rendus à l'Etat) et les traitements payés par le Trésor Public.

Le projet était cependant intéressant en reprenant l'optique des anciens Ordres de Chevalerie hospitaliers. Le 13 mai 1804, le Grand Chancelier Lacépède achète le Palais de Salm à Paris et en fait le noyau central de l'Ordre.

Les signes extérieurs composés du « petit aigle » ou étoile d'argent des légionnaires et « l'aigle d'or » ou étoile d'or des gradés (officiers, commandants, grands officiers) furent institués par décret du 22 messidor An XII (11 juillet 1804).

La première remise eut lieu le 15 juillet 1804 en l'église des Invalides à l'issue d'une messe. La seconde le 16 août 1804 au Camp de Boulogne.

Un décret du 10 pluviose An XIII (30 janvier 1805) ajouta la Grande Décoration dont les titulaires furent par la suite nommés « Grand Aigle », puis « grand cordon » (ordonnance du 19 juillet 1814) et enfin « grand'croix » (ordonnance du 26 mars 1816). A cette date les appellations furent modifiées comme suit, les commandants devinrent des commandeurs, et les légionnaires des chevaliers.

Depuis, les dénominations sont restées et la hiérarchie de l'Ordre fixée ainsi.

Sous l'Empire, on dénombra sept grands types de modèles de la Légion d'Honneur.

L'étoile porte en son centre l'effigie de l'Empereur, d'abord attachée à un anneau surmontée ensuite d'une couronne fixe puis articulée (sinon elle cassait régulièrement). Puis on ajouta dix boules sur les cinq doubles rayons acérés afin de ne plus abîmer les uniformes. Une bouffette de même couleur que le ruban (non prévu dans le décret) disparut de la décoration des chevaliers à la fin de l'Empire. Restant sur celle des officiers elle annonce la venue de la rosette. Le grand cordon des Grands Aigles fait apparaître la plaque portée sur la poitrine constituée de 5 rayons doubles d'argent boutonnés, séparés par 5 pointes non boutonnées et l'aigle impérial en son centre.

Les membres de l'Ordre passent de 10.000 en 1805 à 30.000 en 1815.

Il est temps par décret du 10 mars 1808 d'effectuer une distinction en les rapports de la Légion d'Honneur et la noblesse impériale,

De plus, pour se faire valoir du titre héritier de chevalier, il fallait justifier de la descendance de mâle en mâle, de trois chevaliers ayant personnellement et successivement obtenu des lettres patentes donnant ce titre. Ces dispositions à nos jours existent toujours.

La Légion d'Honneur a survécut à tous les changements de régime.

Napoléon nomme des membres qui portent serment à l'Empereur. Louis XVIII nomme des membres qui prêtent serment au Roi.

Ce dernier avait rétabli en 1814 les Ordres de l'Ancien Régime et renomme la Légion d'Honneur, Ordre Royal porté après l'Ordre de Saint-Louis.

Quelques modifications interviennent,

La plaque subit également des changements par la venue de fleurs de lys entre les rayons doubles et Henri IV remplace l'aigle.

Louis Philippe supprime tous les ordres royaux et ne conserve que la Légion d'Honneur.

En 1848, sur 47.000 légionnaires, un quart sont des civils.

Lors de la II République l'ordre subsiste malgré des pressions défavorables.

Le 16 mars 1852, les statuts sont fixés pour une centaine d'années.

Le Président de la République devient le Grand Maître de l'Ordre.

Le port des insignes des cinq classes est définitivement fixé tel que nous le connaissons. Quelques détails sont modifiés, Bonaparte Premier Consul puis Napoléon 1er réapparaissent sur le médaillon central ainsi que les deux drapeaux tricolores entrecroisés sur le revers.

Le Palais de Salm brûle sous la Commune et de nombreuses archives disparaissent rendant les recherches difficiles.

D'octobre 1870 à juillet 1873, après la chute du Second Empire, la Légion d'Honneur est uniquement réservée aux services militaires. L'ordre retrouve ensuite sa vocation première et la couronne de la bélière est remplacée par une couronne de feuilles de chêne et de laurier. Le centre de l'étoile porte l `effigie de la République et au revers, les deux drapeaux tricolores.

La plaque portera définitivement cette effigie. Peu de modifications sont intervenues depuis cette date sauf les mentions écrites.

Après la Première Guerre Mondiale, les membres ne cessent de croître : 45.000 au début du XX siècle et 100.000 en 1918, dont 75.000 à titre militaire plus 20.000 titulaires étrangers.

Le général de Gaulle signe le 28 novembre 1962 en accord avec le général Catroux Grand Chancelier, un Code de la Légion d'Honneur et de la médaille Militaire qui se substitue à une réglementation complexe de 80 arrêtés, lois et décrets depuis l'An X (1802) et 1961.

Ce code doit permettre de réduire progressivement le nombre des légionnaires à 125.000 (deux tiers). L'objectif est atteint en 1996 avec 115.000 membres français vivants.

Ainsi, la Légion d'Honneur retrouve son prestige d'origine qui vise à récompenser les « mérites éminents ».

Parallèlement est crée le 3 décembre 1963, l'Ordre National du Mérite, second Ordre destiné à récompenser les « mérites distingués ».




  BÉNÉFICIAIRES & CONDITIONS D'OBTENTION :  Début

L'Ordre National de la Légion d'Honneur récompense les « mérites éminents » acquis au service de la Nation, soit à titre civil soit à titre militaire. Termes du 1er article du Code de la Légion d'Honneur et de la Médaille Militaire. Décret n° 62-1472 du 28 novembre 1962.

Ce texte modifié ou complété à diverses reprises lors de conseils d'Etat et en conseils des ministres constitue la « Charte » du premier Ordre National.

L'Ordre comprend trois grades, chevalier, officier, commandeur et deux dignités, grand officier et grand'croix.

* Pour les citoyens français et les étrangers résidants en France, les conditions d'anciennetés sont :

Tout accès à l'Ordre doit commencer par celui de chevalier. Aucun grade supérieur n'est possible.

L'article 27 de la « Charte » stipule que des services exceptionnels peuvent dispenser des conditions normales d'avancement dans l'Ordre sans pouvoir en franchir aucun grade.

* Les étrangers résidants hors de France, ne sont pas astreints aux règles dictant la hiérarchie des grades et dignités. Ces derniers leurs étant conférés en considération de leur personnalité ou des services rendus.

* Les membres des Assemblées parlementaires ne peuvent être nommés ou promus sauf pour faits de guerre.

* les contrôleurs financiers ne peuvent être décorés au titre des ministères qu'ils contrôlent.



  LA DISTINCTION :  Début

L'historique nous a évoqué l'évolution de la décoration jusqu'à nos jours.

L'incendie du Palais de Salm et d'une grande partie des archives en 1871 ne nous permet pas de connaître l'auteur du modèle. Des noms circulent : le peintre David ou Isabey, l'orfèvre Biennais, le dessinateur J.J. Gay, le directeur des Beaux-Arts Vivant-Denon ?

Le modèle d'origine serait dû à J.B. Challiot, fonctionnaire au ministère de la Guerre.

Les fabricants furent Halbout et Coudray.

La décoration est une étoile à cinq rayons doubles émaillés de blanc. Les dix pointes sont boutonnées.

Etoile et boutons en argent pour les chevaliers et en vermeil pour les officiers.

Les rayons sont reliés par une couronne (argent ou vermeil selon le grade) émaillée de vert et agrémentée de feuilles de chêne (à droite) et de laurier (à gauche), dont les extrémités inférieures et entrecroisées sont attachées par un noud.

Au centre de l'étoile, un médaillon en or avec l'effigie de la République entourée d'un cercle bleu avec les mots « République Française ».

;L'étoile est suspendue à une couronne (argent ou vermeil selon le grade), émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (à gauche) et de laurier (à droite).

Le revers :

Sur le médaillon d'or, deux drapeaux tricolores, aux hampes entrecroisées avec les termes « Honneur et Patrie », ainsi que la date de création de l'Ordre « 29 floréal An X ».

La dimension de l'insigne en vermeil des commandeurs est de moitié plus grande que celle des deux premiers grades.

Le ruban :

L'insigne est suspendu à un ruban en moire rouge. Reprise de la couleur de l'Ordre de Saint-Louis.

Deux rosettes pour les officiers.

L'insigne des commandeurs est suspendu à une cravate.

Les officiers portent la croix d'officier avec une plaque sur le côté droit de la poitrine.

La plaque est en argent et constitué d'une étoile à cinq rayons doubles diamantés et aux pointes boutonnées. Les rayons doubles sont anglés de cinq rayons simples de taille inférieure. Au centre, un médaillon de même métal avec l'effigie de la République et le texte circulaire « République Française / Honneur et Patrie ».

Les grand'croix portent une plaque identique mais en vermeil sur le côté gauche de la poitrine. La croix en vermeil est presque du double de celle des deux premiers grades. Elle se porte en écharpe suspendue à un large ruban rouge qui passe sur l'épaule droite.

Le Grand Collier

Le Grand Collier n'est porté que par le Président de la République, Grand Maître de l'Ordre.

A l'origine, Napoléon 1er avait attribué (grade suprême) une quinzaine de colliers aux Princes français (membres de la famille impériale) et aux Princes Grands Dignitaires. Usage qui disparut avec le Premier Empire.

Le collier actuel est en or massif travaillé en partie en surface mate, partie en surface brillante et composé de seize maillons en or formant une chaîne dont le motif central est constitué par le monogramme « HP » (Honneur et Patrie).

A ce motif est suspendue par une bélière de feuilles de chêne et de laurier la Croix de Grand Maître. Similitude avec celle de grand'croix mais d'un diamètre supérieur (double de celle des deux premiers grades).

Chaque médaillon porte les attributs des symboles de l'Ordre et activités de la Nation : infanterie, marine, blindés, industrie et commerce, histoire et géographie, musique et peinture, sciences, architecture et sculpture, ouvres sociales, littératures, médecine et chirurgie, agriculture, Union Française, télécommunications, aviation, artillerie.

Au revers, on retrouve gravés les noms des Grands Maîtres avec les dates de prise et cessation de fonction.

Le collier actuel crée au début de la IV République a été porté par les Présidents de la République qui se sont succédés après la guerre : Vincent Auriol (01 décembre 1953), René Coty, Charles de Gaulle (deux fois), Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterand (deux fois), Jacques Chirac.

Il reste donc encore sept maillons vierges.

;Lors de la cérémonie d'investiture, le Président de la République acquiert la qualité de Grand Maître par le Grand Chancelier qui prononce « Monsieur le Président de la République, nous vous reconnaissons comme Grand Maître de l'Ordre National de la Légion d'Honneur ».

Le collier est présenté au Président de la République et est ensuite déposé au Musée National de la Légion d'Honneur. Procès verbal est dressé.



  LA FOURRAGÈRE :  Début

La fourragère fait partie de l'uniforme en faisant le tour du bras et se porte attachée au bord de l'épaule gauche.

Le cordon est tressé à la couleur rouge de la Légion d'Honneur.

Elle est remise solennellement aux recrues lors de leur présentation à l'emblème de la formation.

Le port de la fourragère (régiments et unités) répond à des calculs précis :

Les militaires qui ont pris part aux faits de guerre visés dans les citations à l'Ordre et qui ont valu au corps l'attribution de la fourragère bénéficient à titre individuel de cette fourragère. Elle est conservée après affection dans une autre unité, une attestation étant délivrée.



  CÉRÉMONIAL de RÉCEPTION :  Début

Nul citoyen français ne peut être membre de l'Ordre National de la Légion d'Honneur avant d'avoir auparavant intégré L'Ordre. La Légion d'Honneur n'est pas une « simple décoration », mais un Ordre de Chevalerie !

Chaque commandeurs, officiers et chevaliers sont reçus par un membre dont le grade est au moins égal à celui du récipiendaire.

A l'issue de la cérémonie, il est établi un procès verbal de réception portant la signature du récipiendaire et du délégué. Transmis à la Grande Chancellerie, le diplôme est ensuite établit et transmis à l'intéressé.

Exception faite pour les Grands Croix et les grands officiers qui reçoivent leurs insignes des mains du Président de la République.

Militaire :

Les militaires sont reçus au cours d'une prise d'armes.

Le commandant des troupes fait sortir du rang s'il y a lieu, le drapeau sans sa garde et le fait placer devant les troupes.

Les membres désignés pour la remise des insignes se regroupent à cinq pas derrière le drapeau.

Les récipiendaires se rangent à dix pas face au drapeau.

Le commandant fait présenter les armes et ouvrir le ban.

L'autorité procédant à la remise se place face au récipiendaire et l'ayant au préalable appelé par son grade et son nom, lui adresse les paroles :

« Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons (chevalier, officier ou commandeur) de la Légion d'Honneur ».

Fixation de l'insigne sur la poitrine (autour du cou pour un commandeur) et accolade.

Variante dans le cas ou un ministre représente le Président de la République, seul habilité à le faire en ce qui concerne les dignitaires, la phrase est :

« Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons à la dignité de (grand officier, grand'croix) de la Légion d'Honneur ».

Le commandant des troupes fait refermer le ban et reposer les armes. Le drapeau rejoint sa garde.

Les nouveaux membres assistent au défilé des troupes.

Les militaires n'appartenant pas à l'armée active et distingués à titre militaire peuvent obtenir leur admission au cours d'une prise d'armes au même titre que les militaires d'active.

A défaut du souhait d'être décorés sur le front des troupes, le cérémonial retenu sera celui prévu pour les civils.

Civil :

Cette cérémonie effectuée dans un cadre public ou privé doit avoir la solennité requise.

La personne habilitée à la remise des insignes se place face au récipiendaire, prononce les mêmes formules et exécute les gestes identiques que pour les militaires.

 



  ORDRE :  Début

Le Grand Chancelier :

Le Grand Chancelier relève directement du Grand Maître, le Président de la République.

Sa charge est d'une période de six ans renouvelable.

Il est choisit parmi les grand'croix et est dépositaire du Sceau de l'Ordre. Il devient de droit Chancelier de l'Ordre National du Mérite et gère la Médaille Militaire.

Seul qualifié pour représenter et administrer l'Ordre en toutes circonstances, il préside et dirige les travaux du Conseil de l'Ordre. Il présente pour examen au Grand Maître, les nominations, promotions, signatures des brevets, désignations des membres chargés de recevoir les promus, l'autorisation du port des décorations étrangères.

Il a autorité sur les Maisons d'Education et préside le Musée de la Légion d'Honneur et des Ordres de Chevalerie.

Consulté obligatoirement sur les questions de principe concernant les décorations françaises à l'exception de l'Ordre de la Libération et de la Médaille de la Résistance qui ont leur propre Chancelier.

Le Conseil de l'Ordre :

Présidé par le Grand Chancelier, il comprend seize membres dont quatorze dignitaires ou commandeurs, un officier et un chevalier, nommés par le Grand Maître sur proposition du Grand Chancelier.

Les membres sont des personnalités civiles et militaires, représentant toutes les activités du secteur français.

Le Conseil délibère sur les questions relatives au statut de l'Ordre, aux nominations et promotions et au suivit de la discipline.

L'administration de l'Ordre :

Sous autorité du Grand Chancelier, l'administration s'étend également à la gestion de la Médaille Militaire et de l'Ordre National du Mérite.

L'administration logée dans l'hôtel de Salm est dirigée par un secrétaire général, assisté d'un secrétaire général adjoint. Ils disposent d'une indépendance financière grâce à un budget annexe depuis 1836 à celui de la Justice.

L'Ordre aujourd'hui :

Les promotions civiles annuelles ont lieu le 1er janvier, à Pâques et le 14 juillet.

La promotion militaire à lieu en principe une fois l'an au début de juillet.

Accéder à la Légion d'Honneur ou progresser au sein de l'Ordre est difficile, car il faut récompenser des mérites nouveaux.

En outre, le Conseil de l'Ordre majore régulièrement l'ancienneté minimum requise pour accéder au rang supérieur.

Rigueur justifiée par la volonté de conserver tout son prestige à cette décoration.

Des contingents fixés par décret du Président de la République pour une période de trois années répartis entre les différents ministres qui adressent leurs propositions au Grand Chancelier, régissent le maximum des nommés et promus à venir.

A titre d'exemple, en 1996 le maximum du contingent autorisé de 125.000 a vu la nomination de 75 grande croix, 250 grands officiers, 1.250 commandeurs, 10.000 officiers et 113.425 chevaliers, soit un quota de 115.000.

Le Code actuel de la Légion d'Honneur ne prévoit pas d'admission dans l'Ordre à titre posthume.

Le général de Gaulle ayant ces mots, « la Légion d'Honneur est une élite de vivants » !

Cependant durant la Première Guerre Mondiale (décret du 1er octobre 1918), la croix fut décernée aux « Morts pour la France », militaires ou non dès l'instant qu'ils avaient fait une citation insérée au Journal Officiel.

Cependant, de nos jours, le Premier Ministre est autorisé (par délégation du Grand Maître) à nommer ou promouvoir, dans un délai d'un mois, les personnes blessées ou tuées dans l'accomplissement de leur devoir (article R. 26).

Annexes :

Les traitements :

Les grades de l'Ordre de la Légion d'Honneur sont décernés avec un traitement aux personnes distinguées pour faits de guerre et aux militaires du service actif.

Ce traitement actuellement n'a plus qu'un sens symbolique.

Autrefois au début du siècle il représentait une part importante des revenus.

Pour exemple, cela donnait un quart des revenus annuels pour un capitaine retraité, officier de l'Ordre.

Sous l'Empire, un légionnaire invalide vivait décemment de son traitement.

La S.E.M.L.H. : SOCIETE D'ENTRAIDE des MEMBRES de la LEGION D'HONNEUR

Créée en 1921 par le général DUBAIL, Grand Chancelier, et reconnue d'utilité » publique le 27 mars 1922.

Elle joue un rôle moral et social.

Elle possède trois résidences (Saint-Raphael, Saint-Germain en Laye et Pouy sur Vannes).

Son siège est l `hôtel des Invalides.

Revue, « La Cohorte ».

Voir également notre rubrique dossiers « DIVERS » pour visualiser les présidents et membres de la S.E.M.L.H. (06/2001)

Le Musée de la Légion d'Honneur et des Ordres de Chevalerie :

Etablissement public présidé par le Grand Chancelier, il est situé au Palais de Salm (face au Musée du quai d'Orsay), 2, rue de la Légion d'Honneur, PARIS.

L'idée de ce musée pensé avant la Première Guerre Mondiale, commence à voir le jour sous les instructions du général Dubail en 1918 avec la modification de l'aile gauche du Palais.

Financé au trois quarts par le mécène américain William Nelson Cromwell, et suite au don d'une importante collection faite par Maurice Bucquet, les thèmes ou la chronologie sont respectés ; Ordre du Saint-Esprit, Légion d'Honneur, Ordres du Premier Empire, Ordre de Malte, Ordres étrangers.....).

Inauguré en 1925, il ne cesse de s'enrichir.

En 1970, une Société des Amis du Musée a vu le jour. Reconnue d'utilité publique en 1984, elle organise des activités culturelles (conférences, expositions, chevalerie, généalogie).

Les maisons d'éducation de la Légion d'Honneur :

Bonaparte, Premier Consul, crée les prytanées pour les fils de légionnaires.

La Révolution ferme les couvents ce qui rends difficile l'éducation des jeunes filles confiées jusqu'alors aux religieuses.

Inspiré par Madame de Maintenon et de son école pour jeunes filles de conditions modestes située à Saint-Cyr, Napoléon 1er rédige le principe de « Maisons d'Education pour les filles des Membres de la Légion d'Honneur ».

Décret du 24 frimaire An XIV (16 décembre 1805) qui fixe le site au château d'Ecouen sous les ordres de Madame Campan.

Ce château est désormais transformé en Musée National de la Renaissance.

Les orphelines augmentant au fur et à mesure des guerres entreprises par l'Empire, d'autres lieux voient le jour.

Décret du 25 mars 1809 qui transforme à Saint-Denis sous les ordres de Madame de Bouzet un ancien couvent de bénédictins de Saint-Maur.

En forêt de Saint-Germain sous l'autorité de Madame de Lezeau, un couvent d'Augustins est aussi transformé pour devenir sous Louis XVIII la troisième maison d'éducation dite des Loges.

De nos jours subsistent deux Maisons d'Education. Celle de Saint-Denis qui regroupe 500 élèves de la seconde aux classes post-baccalauréat. Et celle des Loges dont 500 élèves travaillent de la sixième à la troisième, avec un enseignement approfondi dans le domaine de la musique et du chant choral.

Ces maisons placées sous l'autorité du Grand Chancelier assurent l'éducation de jeunes filles de nationalité française, filles ou éventuellement petites-filles de légionnaires français.

A titre exceptionnel et selon les places disponibles, les filles de nationalité française des membres de l'Ordre National du Mérite ainsi que les filles et petites-filles de légionnaires étrangers peuvent y être accueillies.

Les professeurs détachés de l'Education Nationale ont pour mission de donner, « le but d'inspirer aux élèves l'amour de la Patrie et de la Liberté ainsi que le sens de leur devoir civique et familiaux et de les préparer, par leur instruction et la formation de leur caractère, à s'assurer une existence digne et indépendante » « article R.122 du Code ».

Un second corps de fonctionnaires particuliers (reconnu par les instances de la Fonction Publique depuis mai 1988), nommées les « Chargées d'Education », assure le service de nuit et l'encadrement des élèves en dehors des heures d'enseignement.

Association des Parents d'Elèves des Maisons d'Education de la Légion d'Honneur ;

5, rue de la Légion d'Honneur 93206 Saint - Denis Cedex.

Association Amicale des Anciennes Elèves des Maisons d'Education de la Légion d'Honneur ;

Fondée en 1892 et reconnue d'utilité publique le 20 juillet 1895.

64, rue de Rome 75008 PARIS

Revue « Faire Equipe ».

La Société américaine de la Légion d'Honneur aux Etats-Unis :

Bien que ne faisant pas partie de la SEMLH (Société d'Entraide des Membres de la Légion d'Honneur), il existe une « American Society of the French Legion of honor » créée en 1922, dont le président actuel est Guy Wildenstein (année 2001).

Elle fût constituée avec l'objectif de réunir tous les légionnaires résidant aux Etats-Unis et ayant pour mission de toujours ouvrer au renforcement des liens entre nos deux pays. Les créateurs actifs sont l'américain William Francklyn et deux ambassadeurs Jules Jusserand (français) et Myron Herrick (américain).

Depuis sa création des annexes ont bouleversés les statuts d'origine. Ainsi les américains, mais aussi les légionnaires de toutes nationalités et les français peuvent rejoindre le rang de cette société qui demeure l'unique association réunissant aux Etats-Unis les légionnaires.

En 1967, création de la médaille « Medal for Distinguished Achievement ». Chaque année, elle récompense une personnalité importante. Comme récipiendaires nous retrouvons, le Président Pompidou, David Rockefeller, .....

Tous les grands chanceliers se rendant aux Etats-Unis reçoivent la médaille.

La Légion d'Honneur fut conférée très tôt à des étrangers. Mais le premier citoyen américain décoré le fût en 1853 (docteur Thomas Wiltberger Evans, dentiste de Napoléon III). Récompense qui faisait état de faits de cet homme de l'ombre destinés à rapprocher les rapports entre la France et les Etats-Unis.

Les deux guerres mondiales ont contribuées aussi à la renommée de la Légion d'Honneur.

Nombreux furent les soldats qui revinrent au pays auréolés de gloire et arborant le ruban ou la rosette de moire rouge associé à la notion de victoire, courage et héroïsme.

Ce qui n'était sans mettre en mémoire les campagnes de l'épopée Napoléonienne.

Cet Ordre destiné à rendre hommage au mérite individuel ne pouvait que séduire l'Amérique.

Depuis cette date, plus de dix mille citoyens des Etats-Unis ont reçu la Légion d'Honneur. Mais aussi, deux écoles militaires américaines qui arborent les insignes sur leurs armoiries (West Point pour l'Armée de Terre et l'Académie Navale d'Annapolis pour la Marine).Décret du Président Vincent Auriol en 1949.

Le Général de Gaulle éleva le Général Eisenhower à la dignité de Grand-Croix.

Peu d'ambassadeurs des Etats-Unis sont décorés. Mme Harriman est élevée à la dignité de Grand-Croix par le Président de la République Française en mars 1997, à titre posthume.

Le Président des Etats-Unis, Bill Clinton, ne possède pas cette décoration !

Une anecdote en conclusion :

En février 1996 à Washington, le Président Jacques Chirac lors d'une visite officielle présidée par le vice-président Gore recevait à sa table le président de cette section américaine de la Légion d'Honneur.

Pourquoi ? Car il représente tout simplement le président d'une société pour laquelle les américains accordent une place toute particulière à notre Ordre national.

Nota :

L'Ordre de la Légion d'Honneur est décerné actuellement à : (Croix de Chevalier uniquement)